S’il y a un poste où la place ne manque pas, c’est bien la plage. Que l’on pratique sur les plages à vagues puissantes de la région Aquitaine ou sur les plages à petites ou moyennes vagues plus au nord ou en Méditerranée, le principe est le même. Les poissons viennent dans les vagues manger des petits individus arrachés du sable. Les longues plages n’inspirent pas beaucoup car aucun repère visuel ne nous attire à première vue. Pourtant autour de chaque petite bâche ou baïne ou plus rarement au croisement d’un ruissellement d’eau douce, la nourriture se concentre et les carnassiers et poissons plats sont bien présents. Contre toute attente, sur les plages à forte pente dans les golfes, abers, ports et autres zones protégées, il n’est pas idiot d’effectuer quelques lancers au poisson nageur autour des corps-morts où les bars errent à l’ombre des bateaux. Il ne faut jamais oublier sur les bordures de plages ne sont pas des déserts mais de véritables lieux de vie d’une faune qui sert de garde-manger aux poissons plats et carnassiers. Crabes, coquillages, vers, petits lançons se cachent dans le sable est sont désensablés soit par les coups de gueule de carnassiers, soit par le ressac. Là où il y a des vagues, les poissons chasseurs comme le bar ou la liche sont souvent postés à la frontière de la zone mouvementée – le blanc ou la mousse – et d’une zone plus calme comme le creux d’une baïne.

Coin de pêche : les plages (bâches, baïnes...)
Les plages abritent de nombreux crustacés, coquillages, vers et poissonnets, proies de gros poissons.

Aux appâts, la pêche en surfcasting est très populaire. Les pêcheurs en surfcasting cherchent à différentes distances des poissons très variés. On peut alors pêcher au tout-venant à l’aide de vers ou viser des espèces particulières à l’aide de montages et appâts adaptés : daurades royales, bars, maigres par exemple avec des appâts attractifs : coquillages, crabes ou encore encornets. Il est d’usage d’utiliser des petites empiles par mer agitée, pour éviter les risques d’emmêlement du bas de ligne, et un très long traînard par mer calme.

Aux leurres il convient de lancer loin pour déceler la présence du poisson, qui d’ailleurs attaque parfois à 10 mètres de nos pieds. Si ça ne fonctionne pas sur une baïne, ça sera peut être bon sur la baïne suivante, il faut donc user du powerfishing en n’hésitant pas à changer de poste régulièrement. Les plages de galets ne sont pas à négliger. Elles sont nombreuses en Normandie, surtout en Seine Maritime. Il n’est pas nécessaire d’aborder ce type de poste discrètement, car le bruit que font les galets qui s’entrechoquent à chaque vague et l’eau en général tintée par les roulements de galets au dessus du sable estompent la méfiance des poissons plats comme des poissons chasseurs. Pour pratiquer les plages à forte pente en eau calme, le matériel classique « lancer-ramener » convient bien. C’est-à-dire canne 2,10 à 2,70 m, grammage 10-30 à 10-40 g et moulinet taille 3000 à 4000. Les leurres souples, stickbaits et jerkbaits font alors leur petit effet. Mais pour lancer dans ou derrière les vagues puissantes, il faut un matériel plus costaud, à savoir une canne 2,70 à 3,30 m de grammage 15-60 à 30-100 grammes. Avec ceci, le moulinet taille 4000 à 5000 est garni de tresse de 0.13 à 0.20 (idéalement 0.15 mm) rempli à 1 mm du bord de la bobine pour optimiser la distance de lancer. Il faut aussi penser à un bas de ligne d’un mètre en fluorocarbone ou nylon de diamètre 0.40 mm, non pas pour l’abrasion, mais surtout pour la discrétion. Par mer calme, les leurres à bavette tiennent bien le courant, mais par mer agitée ou vagues très puissantes, il faut passer au jig 40 à 90 g, le plus important étant d’atteindre la zone où se tient le poisson.